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Wise Coastal Practices for Sustainable Human Development Forum

Poverty and natural resource management. (+Français)

Posted By: Jean Wiener
Date: Thursday, 12 July 2001, at 3:54 p.m.

In Response To: "Self-help" among stakeholder groups / Haiti (+français) (Jean Wiener)

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(Le texte français se trouve en dessous du texte anglais)

Environmental management measures are often difficult to establish and enforce, even in nations where the vast majority of the population does not need to worry about where their next meal is coming from and their biggest food concern is which one of 50 different types of coffee they should buy at the supermarket. It is easy when most of us (by 'us' at least those of us who have a computer and are reading this) can go to a supermarket and have considerable choice in what we buy. But when dealing with someone who literally doesn't eat if s/he doesn't catch it (or grow it)………….things are very different.

Working in one of the more economically troubled and environmentally degraded countries in the Western Hemisphere (see also 'Self-help among stakeholder groups, Haiti' http://csiwisepractices.org/?read=17 and 'Self interest versus environmental interest' http://csiwisepractices.org/?read=183, and the Haiti field project summary http://www.unesco.org/csi/act/haiti/summary11.htm), and having worked with coastal issues for a good number of years, I have constantly asked myself the following questions:

Is it at all reasonable to request that someone forego food in order to protect/manage their environment? Is it at all reasonable to request that someone forego a semblance of economic 'well-being' in order to protect/manage the environment?

What should be our response when we are told 'But,……..we need to eat TODAY! NOW! Why protect it?'

So, what do we do? In Haiti at least, we listen, we learn, we do our best to understand. We continue to establish the ground work, make the environmental laws available, gather information, strengthen and work with community groups and with their help prepare educational materials. Slowly, methodically, trying to make headway while keeping the reality of the situation well in sight.

Keeping things in perspective is difficult when advances are very small and very slow and sometimes stop altogether. Patience is essential.

We must indeed be extremely careful not to request of others what we would not do ourselves, or, at the very least, to understand the situation and the constraints. Following a pious route and preaching conservation without providing alternatives, will not work. And we must certainly not forget the old axiom that 'desperate times call for desperate measures'!

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Capacity building has to be a 'step by step' process.

I would like to briefly discuss a situation where foreign fishers and their rather large fishing boats were invited to 'teach' the local fishers large-scale fishing methods.

Poor artisanal fishers had long complained that the government did not provide sufficient assistance to national fisheries. A decision was taken by the government to invite foreign fishers and their boats to fish in the country's waters. One meeting was held with some selected fishers. A few fishers will receive training on the foreign boats. The fish caught are to be sold with the income going to improve national fisheries activities.

From the fishers' perspective, the project has been a failure: no consensus was reached to invite the foreign fishers in the first place; there was no clear selection process for the fishers; very few fishers were trained; the type of boats and equipment used by the foreign fishers are not common in the country, so the usefulness of the training is open to question; there was no institutional strengthening or training in conservation measures; the project caused enormous rifts between fishers, their associations and government agencies; the local fishers now have the perception that the foreign boats take all the fish and in the process the foreign boats damage the local fishers' equipment.

All progress has a route to take. The need to systematically and carefully choose activities is clear so as to not overstep oneself, and as in this case, actually cause serious damage to progress made by certain associations/cooperatives, non-governmental agencies and government agencies.

I therefore propose that perhaps another 'Wise practice characteristic' should be added to the list of characteristics (http://csiwisepractices.org/?read=338). This new characteristic can be termed 'Chronologically Correct' and would provide for step-by-step, prudent, and time-tested measures to be taken into consideration when working on a project.

Mr. Jean Wiener,
Fondation pour la Protection de la Biodiversité Marine (FoProBiM),
Haiti.

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PAUVRETE ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Les mesures pour la gestion de l'environnement sont souvent difficiles à mettre en place et à faire appliquer, même pour les nations où la vaste majorité de la population n'a pas à se soucier de savoir d'où son prochain repas proviendra et dont le plus grand souci alimentaire est de devoir faire son choix parmi les cinquante différentes marques de café au supermarché. Il est facile pour nous (par 'nous' j'entends ceux d'entre nous qui ont un ordinateur et peuvent lire ce texte) d'aller au supermarché et de disposer d'un tel choix d'achat. Mais discuter avec une personne qui ne mangera pas s'il/elle ne se procure pas elle même sa nourriture (ou la fait pousser) … c'est une toute autre histoire…

Travailler dans l'un des pays du monde occidental les plus perturbés du point de vue économique et des plus dégradés du point de vue environnemental (voir aussi "'Auto-assistance' entre groupes de partenaires, Haïti" http://csiwisepractices.org/?read=17 et "Intérêt personnel contre intérêt pour l'environnement" http://csiwisepractices.org/?read=183 ainsi que le résumé du projet de terrain à Haiti http://www.unesco.org/csi/act/haiti/summary11f.htm), et en particulier depuis plusieurs années sur les questions des régions côtières, je ne cesse de me poser les questions suivantes :

Est-il raisonnable de demander à une personne de reléguer son alimentation au second plan afin de protéger/gérer l'environnement? Est-il raisonnable de demander à une personne de reléguer au second plan un semblant de 'bien être' économique afin de protéger/gérer l'environnement?

Quelle devrait être notre réponse lorsqu'on nous dit 'Mais…nous devons manger AUJOURD'HUI! MAINTENANT! Pourquoi protéger?

Alors, que faisons-nous? A Haïti, en tout cas, on écoute, on apprend, on fait de notre mieux pour comprendre. On continue de faire le travail de base, de mettre à disposition des lois sur l'environnement, de collecter de l'information, de renforcer les communautés et de travailler avec elles, et avec leur aide de préparer du matériel éducatif. Doucement, avec méthode, en essayant d'avancer tout en gardant la réalité de la situation bien en vue.

Il est difficile de garder les choses en perspective quand on avance très peu et très lentement et parfois même quand tout s'arrête. La patience est essentielle.

Nous devons en effet être très prudents de ne pas demander aux autres ce que nous ne ferions pas nous mêmes, ou au moins, nous devons comprendre la situation et les contraintes. Suivre une voie pieuse et prêcher la conservation sans apporter des alternatives ne marchera pas. Et nous ne devons pas oublier le vieil adage "les périodes de désespoir requièrent des mesures désespérées".

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Le développement des capacités doit être un processus "étape par étape".

Je voudrais discuter brièvement une situation dans laquelle des pêcheurs étrangers et leurs embarcations de taille plutôt importantes ont été invités "à enseigner" aux pêcheurs locaux les méthodes de grande pêche.

Les pêcheurs artisanaux se plaignaient depuis longtemps que le gouvernement n'apportait pas assez d'aide aux pêches nationales. Une décision fut prise par le gouvernement d'inviter des pêcheurs étrangers à venir pêcher avec leurs bateaux dans les eaux territoriales. Une réunion eu lieu avec un certain nombre de pêcheurs choisis qui devaient bénéficier d'une formation sur les bateaux étrangers. Les poissons pris seraient vendus et le revenu utilisé pour l'amélioration des pêches nationales.

Pour les pêcheurs, le projet fut un échec : aucun consensus n'a tout d'abord été trouvé pour inviter les pêcheurs étrangers; il n'y avait pas de processus clair de sélection des pêcheurs; très peu de pêcheurs ont été formés; le type de bateau et d'équipement utilisé par les pêcheurs étrangers ne sont pas fréquents dans le pays de sorte que l'utilité de la formation est mise en question; il n'y a pas eu de renforcement institutionnel ou de formation en matière de mesures de conservation; le projet a généré des ruptures importantes entre les pêcheurs, leurs associations et les agences du gouvernement; les pêcheurs locaux maintenant ont l'impression que les bateaux étrangers prennent tous les poissons et qu'en même temps ils détériorent leurs équipements.

Tout progrès doit suivre sa voie. La nécessité de choisir systématiquement et avec soin les activités est clair afin de ne pas être dépassé, et dans le cas présent, d'en fait entraver de manière significative le progrès réalisé par certaines associations/coopératives, des agences non gouvernementales et des agences gouvernementales.

Je proposerai donc qu' une autre caractéristique de pratique éclairée soit ajoutée à la liste des caractéristiques (http://csiwisepractices.org/?read=338). Cette nouvelle caractéristique peut être dénommée 'Etre chronologiquement correct" et signifierait le recours à des mesures étape par étape, prudentes, et éprouvées dans le temps et à prendre en compte quand on travaille sur un projet.

M. Jean Wiener,
Fondation pour la protection de la biodiversité marine (FoProBiM),
Haïti.

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